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Un bébé bienheureux deviendra un adulte épanoui !

Il est important de réaffirmer que le bébé, le petit enfant, n’a pas que des besoins physiologiques, comme la nourriture, une couche propre, du sommeil, des soins. L’amour et l’affection des adultes à leur égard, le toucher, le contact, le regard, sont aussi essentiels que la nourriture physique. Sans cela, un petit enfant ne se développe pas harmonieusement, des expériences bien tristes ont été hélas menées au 20ème siècle, et l’ont démontré.

Le petit d’Homme nait avec une dépendance totale à l’adulte, il a besoin de l’adulte physiquement et psychiquement, pour survivre. Tout est fait pour que le bébé qui vient de naître puisse « s’accrocher » à l’adulte : le réflexe d’agrippement, la succion déjà mise en place in utéro, et les puissantes alarmes que sont les pleurs pour s’assurer de la proximité de l’adulte.

Le bébé a besoin des bras de l’adulte, ce n’est ni un caprice, ni une mauvaise habitude. Les bras rassurants et aimants (douceur, affection) sont là pour donner un magnifique anxiolytique naturel, l’ocytocine, hormone de l’attachement.

Des recherches là aussi ont été menées montrant que, plus on répond aux besoins du bébé quand il est petit, plus ce bébé sera autonome et serein plus tard.

Pendant le portage en premier lieu, mais aussi pendant le change, le repas, le jeu, d’autres expériences de base se mettent en place naturellement pour le bon développement psychique de l’enfant : être tenu, pouvoir se laisser aller dans les bras, recevoir et donner de l’amour, de la tendresse, être considéré (être écouté, vu, compris, valorisé), se laisser aller dans la vitalité et la joie, sentir avec son corps, expérimenter, s’affirmer, choisir, devenir autonome…

En structure de petite enfance, bien sûr, les professionnels ne sont parfois pas assez nombreux pour pouvoir accueillir dans les bras les tout petits autant que ceux-ci le « demanderaient ». Mais avec cette conscience que ces expériences de base se renforcent dans toutes les situations, le professionnel pourra, sans culpabilité, œuvrer dans ce sens-là avec les petits dont il a la « charge ». Et même si ce n’est qu’une minute accordée à un enfant, ce câlin d’une minute ne sera que pour lui. Et si l’adulte « référent » s’éloigne, il peut proposer un contact rassurant en gardant un lien visuel ou auditif qui rassurera.

Il est important de souligner qu’un enfant normal reste un enfant qui crie, qui pleure, qui exprime ses émotions et sa joie. La moindre situation de malaise physique ou psychique, de danger, de frustration, place l’enfant dans une situation d’alerte. Heureusement, il y a les pleurs et les cris pour faire venir l’adulte, qui prendra dans les bras et redonnera un sentiment de sécurité, d’apaisement. Inutile de chercher à réprimer les pleurs à tout prix, mieux vaut les accompagner avec douceur. En effet, les pleurs permettent à l’enfant de se libérer de l’accumulation de stress, il en a besoin. Les pleurs du bébé ou du petit enfant ne sont pas contrôlés, ce ne sont ni des caprices, ni de la manipulation, le cerveau à ce moment-là n’est pas du tout assez mature pour fabriquer ce genre de commande.

L’enfant exprime sa joie également sans la réprimer. Un enfant vit dans le moment présent et ne se soucie pas du lendemain. Il veut profiter de chaque instant en exprimant ses sentiments, à sa façon et peu lui importe le dérangement qu’il occasionne à son entourage.

Un enfant heureux est un enfant qui court, qui bouge, est en mouvement, touche, expérimente, il ne doit pas être catalogué dans le enfants « agités ». Mettre la pression sur un enfant qui crie, qui bouge, reviendrait à inhiber ses capacités d’enchantement, de connaissance, d’expérimentation et de bonheur. Lui poser des limites claires de manière non-violente bien sûr permettra sa protection et sa sécurité.

Laisser l’enfant vivre pleinement son enfance : Il est nécessaire de laisser l’enfant s’exprimer, lui permettre de découvrir ses propres capacités et d’assouvir ses curiosités d’apprentissage, tout en le protégeant des dangers, de lui montrer le bon et le mauvais côté de chaque chose.

Evitons les trois premières années d’éduquer les enfants dans l’excès d’information, de « connaissances », cela viendra bien assez tôt, et incitons-les plutôt à sortir, à se mouvoir, à respirer l’air libre, à déployer leur potentiel créatif. Laissons-les courir, donnons leur des câlins, permettons-leur d’exprimer leur joie comme leur colère. Ils sauront ensuite communiquer, partager, être attentifs aux autres et s’épanouir dans leur bien-être indépendant.

Cécile Kostadinovski