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Qu’est-ce qu’un trouble de l’oralité chez le petit enfant ?

Le terme de « trouble de l’oralité », ou « dysoralité sensorielle », englobe l’ensemble des difficultés d’alimentation par voie orale : absence de comportement spontané d’alimentation, refus total, troubles plus globaux affectant l’ensemble de l’évolution, soit la psychomotricité, le développement psycho-affectif, le langage.

Il faut bien différencier une néophobie alimentaire d’un trouble de l’oralité.
La néophobie alimentaire est la «peur» ou le refus de goûter des nouveaux aliments au niveau du goût, de la texture. C’est une étape normale qui peut se produire entre 18 mois et 3 ans environ.

La dysoralité peut, elle, provenir de plusieurs causes :

– organiques : anomalies ou malformations congénitales, pathologies des voies de la déglutition …

– neurologiques : handicap cérébral, encéphalopathies congénitales ou acquises, …,

– psychologiques : anorexie précoce, dépression précoce, psychose infantile précoce, anorexie secondaire à la nutrition artificielle, …,

– complications liées à la nutrition artificielle : privation des sensations digestives en cas de nutrition parentérale c’est à dire par voie veineuse, douleurs ou aucune sensation de faim en cas de nutrition entérale, par voie nasale ou gastrique, risques de RGO, reflux gastro-oesophagien,

– hypersensibilité du réflexe nauséeux : processus exacerbé créant l’inverse de la déglutition, avec amorce du vomissement, causée par la nutrition artificielle ou bien chez l’enfant tout-venant.

Hypersensibilité globale et oralité

Une hypersensibilité globale est souvent associée aux troubles de l’oralité.
En effet, 15 à 20 % des êtres humains présentent une sensibilité accrue aux traitements sensoriels : hypersensibilité globale. Tout est trop, les stimulations sensorielles, qu’elles soient tactiles, olfactives, orales, auditives, visuelles, ou du toucher, sont perçues trop facilement ou trop intensément, provoquant anxiété, nervosité, colère, figement, refus…

Devant un bébé ou un petit enfant présentant d’importantes difficultés d’alimentation, il est primordial d’orienter les parents vers des spécialistes qui pourront aider leur enfant :

– le médecin, en premier lieu, afin de diagnostiquer ou non un trouble organique ou neurologique,

– l’orthophoniste, qui pourra soit faire de la prévention, soit proposer une rééducation par rapport à l’hypersensibilité nauséeuse, à l’hypersensibilité globale également si il/elle utilise des méthodes corporelles,

– le/la psychomotricien(ne), qui proposera des découvertes sensorielles, aidera au réinvestissement progressif de la sphère orale dans le schéma corporel

– le/la psychologue ou psychothérapeute, qui accompagnera l’enfant et sa famille.

Une prise en charge globale est indispensable.

La bouche n’est pas seulement indispensable pour l’alimentation. Le bébé va l’utiliser comme un outil de découverte de son corps (les mains et les pieds qu’il porte à sa bouche), de son environnement (les objets qu’il met à la bouche). C’est le lieu qui permet le passage du dedans au dehors ou du dehors au dedans. La bouche permet de communiquer, de s’exprimer. C’est donc une fonction très importante pour le développement global de l’enfant, et de l’adulte en devenir.

Cécile kostadinovski
( 15 avril 2020)

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On peut définir l’oralité comme l’ensemble des fonctions orales qui se rapportent à la survie et à la communication : l’alimentation, la respiration, le cri, l’exploration tactile et gustative et le langage. Elle débute dès le 3e mois de gestation.

 

On parle d’oralité primaire pour la succion et le cri et d’oralité secondaire lorsque cela concerne la mastication, le babillage et les premiers mots.