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Mordre la vie à pleines dents

Ou comment la diversification alimentaire du bébé agit sur le développement du langage et le développement psycho affectif ?

développement psychocorporel de l'enfant

Que ce soit à la maison ou en structure d’accueil, nous ne donnons pas seulement à manger à un petit estomac, nous jouons un grand rôle dans la construction du corps, du langage, du cerveau et du psychisme de notre enfant.

La succion apparaît déjà dans l’utérus (voir article « troubles de l’oralité »).
La mastication, elle, s’acquiert au fur et à mesure de la diversification si celle-ci le permet. Et cette mastication est indispensable : elle est liée à la santé physique, mentale et sociale tout au long de la vie. Elle est particulièrement importante pendant la période de croissance.

La mastication agit sur le cerveau et sur la croissance des mâchoires et des muscles du visage de l’enfant.

Mastiquer pour bien parler : nous utilisons en effet les mêmes muscles pour manger et pour parler. Il est donc indispensable de donner au fur et à mesure de textures qui stimule ses muscles là. Certains enfants parlent peu ou ne sont pas compréhensibles vers deux ans et demi, trois ans, parce qu’ils ont du mal à articuler avec leur bouche, il arrive souvent qu’ils n’aient pas mangé d’aliments solides ou très peu.

Le cerveau a besoin d’une alimentation diversifiée. Des scientifiques ont montré que la mastication favorise les fonctions cognitives. Elle favorise en effet la formation de nouveaux neurones dans le cerveau.

La mastication : une décharge d’un trop plein d’émotions. Le Dr Frédérick Perls parlait de « l’agressivité dentale comme une fonction de l’instinct de faim ». Il s’agit là d’une bonne agressivité, présente par instinct de survie : mordre, mastiquer, peut aider l’enfant à se calmer, à décharger son stress, à s’autoréguler.

Bien sûr il faut veiller à accompagner le repas du bébé en toute sécurité, en fonction de l’évolution de sa posture et de ses capacités.

N’oublions pas le plaisir de manger, de partager un repas, de découvrir de nouveaux plats. Le goût et de l’odorat sont essentiels pour la diversification. D’ailleurs, rien ne sert de forcer bébé à manger un nouvel aliment, il risque de développer une réelle aversion alimentaire, alors que ses goûts pourront changer ensuite plus facilement si ça se passe en douceur. Et chacun ses g goûts !

Les neurones miroirs, qui s’activent lorsque nous voyons une action en cours, sont essentiels pour l’imitation et donc une clé pour le processus d’apprentissage. Mastiquer les aliments, parlez en articulant, régalez-vous, et le petit enfant reproduira ce qu’il voit.